Phagothérapie : des virus pour nous aider à lutter contre les bactéries résistantes aux antibiotiques ?

Posté par Jérôme Larché le 1 mai 2016

Les antibiotiques ont constitué l’une des grandes avancées médicales du XXe siècle pour faire reculer les principales maladies infectieuses : tuberculose, lèpre, pestes, nombreuses infections sexuellement transmissibles… Toutefois, leur utilisation massive et parfois excessive chez l’homme comme chez l’animal, combinée au ralentissement dans la découverte de nouvelles classes d’antibiotiques, aboutit aujourd’hui à ce que se développent de plus en plus de bactéries résistantes aux traitements existants. 

Les bactéries dites « multirésistantes » impliquent l’augmentation des impasses thérapeutiques conduisant à des prolongations douloureuses et coûteuses des maladies contractées, voire à des amputations ou à des décès !

Une situation qui doit notamment nous pousser à considérer d’autres approches thérapeutiques complémentaires aujourd’hui marginalisées, comme la phagothérapie.

Qu’est-ce que la phagothérapie ?

Il s’agit d’un traitement anti-infectieux basé sur l’utilisation d’un virus s’attaquant aux bactéries qu’il va détruire (« phage » correspondant à la racine grecque de « nourriture » ; littéralement un bactériophage est une « entité », en fait un virus, qui mange les bactéries), pour traiter les infections que les bactéries provoquent. On parle de « bactériophages », ou plus simplement de « phages ».

Il existe une immense diversité de phages qui sont omniprésents dans notre environnement, y compris dans notre système digestif. Une particularité des phages est d’être chacun très spécifique d’un type de bactérie précis, ce qui présente un double avantage : n’attaquer que la bactérie pathogène sans tuer les « bonnes bactéries » (contrairement aux antibiotiques qui ont un large spectre), et surtout ne pas infecter les cellules humaines (les phages sont éliminés lorsque la bactérie pathogène est éradiquée).

Pourquoi la phagothérapie est-elle quasiment inexistante en France ?

Si elle a complètement disparu depuis plusieurs décennies des stratégies thérapeutiques utilisées dans les pays Occidentaux, l’usage de la phagothérapie dans le traitement des infections bactériennes était apparu en France en 1919 et s’était répandue dans les années 1930. La découverte des antibiotiques, mêlée à différentes mises en doute de l’efficacité de la phagothérapie, a mené à l’abandon de cette dernière… sauf en Europe de l’Est où elle n’a jamais cessé d’être utilisée, notamment en Géorgie et dans une moindre mesure en Pologne où elle est encore largement pratiquée. C’est grâce à ces pays que nous pouvons aujourd’hui nous reposer sur une expérience empirique des potentialités que présentent les traitements à base de phages en termes d’efficacité et de sûreté thérapeutiques, au moment où nous sommes dans l’obligation d’envisager toutes les alternatives et les approches complémentaires possibles face aux limites que présentent les antibiotiques.

Pourtant, des obstacles scientifiques s’érigent sur la voie du développement de la phagothérapie. En effet, s’agissant de traitements considérés comme médicamenteux, les procédures d’autorisation de mise sur le marché (AMM) impliquent des essais cliniques longs et coûteux que les grands groupes pharmaceutiques ne sont pas prêts à porter pour des produits de phagothérapie qui sont hyper spécifiques à chaque souche de bactérie et donc peu adaptés au développement industriel, et par ailleurs difficilement brevetables.

Des pistes, encore trop timides, pour réhabiliter la phagothérapie dans les pratiques de la médecine occidentale

D’un point de vue réglementaire, différentes options sont à l’étude par la Federal Drug Administration aux Etats-Unis ou par l’Agence européenne du Médicament au sein de l’UE pour permettre l’application d’une réglementation spécifique et adaptée aux traitements de phagothérapie. En termes de validation scientifique, des études cliniques solides chez l’homme commencent à pouvoir être menées sporadiquement grâce à quelques financements qui ont été débloqués. Toutefois, aucun de ces obstacles n’a encore été réellement dépassé pour permettre la réhabilitation des phages comme option thérapeutique validée et effective.

Par ailleurs, il faudra encore développer les capacités industrielles pour produire, quantitativement et qualitativement (en tenant compte des exigences sanitaires actuelles), les phages nécessaires aux traitements des pathologies pour lesquelles ils peuvent être adaptés.

Bref, la phagothérapie reste aujourd’hui un simple espoir d’alternative thérapeutique… prometteur mais toujours virtuel en France pour l’immense majorité d’entre nous. Elle n’en reste pas moins un dossier à suivre de près par ceux qui souhaitent supporter son développement au-delà des rares cas d’usage compassionnel que l’on constate actuellement dans les pays occidentaux.

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PHAGOTHÉRAPIE : interview du Dr Jérôme LARCHÉ – Président de PHAGESPOIRS -

Posté par Jérôme Larché le 1 mai 2016

 

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Dans le cadre de notre article sur la phagothérapie, nous nous sommes rapprochés d’un des spécialistes et défenseur de cette méthode de traitement, Jérôme Larché, médecin réanimateur et Président de Phagespoirs, association visant à promouvoir d’une part la recherche et l’utilisation des bactériophages dans le domaine diagnostique et thérapeutique, et d’autre part visant à soutenir les patients désirant en savoir plus sur les bactériophages.

66 Millions d’Impatients – Où en est-on des essais visant à valider l’utilisation thérapeutique des phages ?

Dans l’état actuel des connaissances en matière de phagothérapie, il existe de nombreux éléments pour plaider l’innocuité de cette thérapeutique, mais c’est la mise en place d’essais cliniques méthodologiquement robustes qui constitue aujourd’hui le besoin le plus important. Nous disposons en effet déjà de données empiriques provenant souvent des pays d’Europe de l’Est où la phagothérapie est pratiquée, mais elles sont issues d’études qui ne répondent pas aux critères méthodologiques retenus par les normes européennes en matière d’essais cliniques thérapeutiques. Or ces normes, nécessaires d’un point de vue scientifique, imposent de réaliser des essais qui requièrent de gros moyens d’investigation, notamment financiers.

Seul un essai de ce type vient aujourd’hui d’être lancé grâce à un financement de la Commission européenne et l’implication de nombreux partenaires. Il s’agit de l’essai « Phagoburn » (www.phagoburn.eu) qui, pendant 3 ans, va tester l’utilisation de la phagothérapie dans le traitement de bactéries problématiques souvent retrouvées chez les grands brûlés.

Il faut espérer que cet essai permettra de prouver, dans un cadre conforme aux exigences méthodologiques occidentales, l’intérêt de la phagothérapie pour ce type précis de pathologies liées aux grands brûlés de façon à motiver ensuite la réalisation d’essais du même ordre pour d’autres types de pathologies dont le traitement par phagocytes est prometteur. Car, en l’état actuel des choses, c’est-à-dire sans validation scientifique solide, les phagothérapies ne sont envisagées comme une piste de développement ni en termes économiques (les grands industriels de la santé et du médicament ne se penchant pas sur la construction d’un modèle de rentabilité de leur utilisation), ni en termes politiques (alors même que l’augmentation de la résistance bactérienne aux antibiotiques devrait inciter les responsables gouvernementaux à considérer cette piste comme l’une des plus crédibles à creuser).

66 Millions d’Impatients – Dans quels types de pathologies la phagothérapie pourrait représenter un réel espoir d’alternative thérapeutique crédible et effective ? Pourquoi ?

On sait que 3 principaux groupes de pathologies peuvent être concernés par le mode d’action des bactériophages tels qu’ils sont utilisés aujourd’hui, c’est-à-dire essentiellement en application locale :

  • les pathologies cutanées (comme dans le cas des grands brûlés),
  • les pathologies ostéo-articulaires,
  • les pathologies respiratoires.

Les principales utilisations rapportées portent sur ces deux premiers groupes de pathologies, mais on sait qu’en matière de pathologies respiratoires il y a aussi des espoirs considérables dans le traitement par exemple de certains cas de mucoviscidose, ou plus généralement concernant la dilatation des bronches. Ces développements de la phagothérapie dans le traitement des pathologies respiratoires est une nécessité quand on voit le nombre de bactéries résistantes en expansion qui y sont associées. C’est un enjeu de santé publique primordial au niveau mondial. Il y a aujourd’hui de plus en plus d’impasses thérapeutiques face à des pathologies respiratoires, et c’est dans ce cadre qu’il est le plus raisonnable d’utiliser les bactériophages tant que les traitements qui les font intervenir ne sont pas scientifiquement validés. Mais, après-demain, l’idéal serait de développer des combinaisons thérapeutiques associant notamment antibiothérapie et phagothérapie.

66 Millions d’Impatients – Que conseilleriez-vous à des personnes qui souhaiteraient savoir si, dès aujourd’hui, une phagothérapie pourrait être pratiquée sur eux ?

Concrètement, les personnes qui souhaitent aujourd’hui bénéficier d’un traitement par phagothérapie doivent se rendre ou se mettre en contact avec les équipes médicales qui la pratiquent, essentiellement en Pologne ou en Géorgie. Mais il est essentiel que ce soit fait dans un cadre éthique et médical strict qui doit, à mon sens, respecter les conditions suivantes :

1/ Que la personne soit dans une situation d’impasse thérapeutique validée, de façon pluridisciplinaire.

2/ Que la personne soit informée sur le rapport bénéfice / risque de la phagothérapie qui va lui être administrée (comme cela devrait être le cas pour tout traitement), en insistant en l’occurrence sur le fait que ce type de thérapie n’est pas à ce stade scientifiquement validé dans les normes habituellement en vigueur en matière médicamenteuse en Europe.

3/ Que la personne puisse obtenir la garantie que la documentation bactériologique, de son infection et du phage correspondant qui va lui être administré, a été faite dans de bonnes conditions.

4/ Que la personne bénéficie d’un suivi sur le moyen / long terme entre l’équipe médicale qui administre le bactériophage et celle qui la prend en charge au quotidien dans la durée.

Dans ces conditions, et notamment du fait de la première d’entre elles qui veut qu’aujourd’hui on réserve la phagothérapie aux situations d’impasse thérapeutique, l’utilisation des bactériophages dans notre arsenal thérapeutique me semble irréprochable et même essentiel. C’est un message qu’il faut réussir à faire passer auprès des autorités sanitaires pour les obliger à dépasser le silence dans lequel elles s’enferment toujours face à la phagothérapie. En considérant les conséquences médicales et psychosociales observées chez ces patients, il n’est plus acceptable qu’elles se réfugient en la matière derrière un principe de précaution qui laisse sur le bord du chemin des dizaines de milliers de personnes en Europe au pronostic vital et fonctionnel engagé. Il faut trouver un juste équilibre entre principe de précaution et nécessité d’innovation face à une urgence de santé publique.

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Narbonne / Jérôme Larché, fer de lance de la phagothérapie

Posté par Jérôme Larché le 1 mai 2016

http://www.lindependant.fr/2013/02/13/jerome-larche-fer-de-lance-de-la-phagotherapie,1727159.php

 

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La presse nationale aborde de plus en plus fréquemment le sujet et les Etats généraux du Lien qui se tiendront dès demain à Paris lui offriront une tribune : la phagothérapie est une idée qui avance, pas assez rapidement hélas. Un des spécialistes de cette méthode de traitement, Jérôme Larché, exerce au Centre hospitalier de Narbonne. Il s’est engagé dans le délicat combat de la reconnaissance d’une thérapie appliquée ailleurs avec succès. Le principe ? « Des virus naturels mangeurs de bactérie, les phages, sont utilisés pour tuer des infections. » Les motivations de Jérôme Larché ? « La lutte que mène mon frère atteint de mucoviscidose. Il suit un traitement par les phages qui lui a apporté une qualité de vie meilleure. C’est cette histoire personnelle qui m’a rapproché des bactériophages. Avec ma déontologie de médecin. » Son passage à Médecins du Monde, dont il reste membre, l’a convaincu « du poids d’une association qui implique les médecins, mais aussi les patients et les familles, et c’est le cas avec Phagespoirs, née en 2009. » Phagespoirs compte une centaine de membres, davantage encore de sympathisants. « Elle a trois objectifs. D’abord, supporter la recherche sur les bactériophages, avec le soutien de l’Institut Pasteur notamment. Puis l’enjeu du support au patient. Pour ceux qui sont en impasse thérapeutique pathologique sur les infections ostéo articulaires, respiratoires, cutanées, nous devons informer et aider. Enfin, l’association exprime un plaidoyer auprès des autorités sanitaires et politiques. Il faut faire bouger les lignes ! » La démarche reste « compliquée » de l’aveu même de Jérôme Larché : « Nous demandons un vrai dialogue avec l’Agence nationale de sécurité du médicament. On nous oppose une réponse administrative, les phages n’entrant pas dans les cases reconnues. » Pourtant, l’emploi encadré de ces virus fait ses preuves « depuis 80 ans dans des pays comme la Géorgie ou la Pologne, là où vont aujourd’hui les patients français. » Ce combat ne va pas « contre les antibiotiques, qui peuvent être complémentaires » mais il souhaite proposer une autre solution. « On n’a pas le droit de ne rien faire » martèle Jérôme Larché, au nom du « pragmatisme médical ». Au nom de l’intérêt des patients. Pas encore au nom de la loi, mais au nom de la vie. Jérôme Larché : « On n’a plus le droit de ne rien faire ».

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Conférence « Bacteriophages and probiotics – alternatives to antibiotics », Tbilisi, Géorgie,1-4 juillet 2012 (Partie 4)

Posté par Jérôme Larché le 7 août 2012

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Réflexions sur la phagothérapie de demain :

 

La communication affichée est présentée par Evelien, infirmière travaillant dans l’équipe belge de D. De Vos et JP Pirnay. Les auteurs évoquent 2 approches possibles dans la phagothérapie : celle où le patient pourrait être traité par des bactériophages sélectionnés pour sa bactérie, des phages sur-mesure, et d’autre part celle où des phages « prêt- à-porter » seraient utilisés (cocktail de phages).

 

La réponse du système immunitaire aux bactériophages :

 

Jan Borysowski est un scientifique polonais qui travaille en collaboration avec Andrezej Gorski (Varsovie et Wroclaw, Pologne). Les bactériophages stimulent le système immunitaire : production d’anticorps anti-phage, de cytokines, prolifération de cellules T et B, stimulation de la phagocytose et du « respiratory burst » (libération de molécules d’oxygène capables d’oxyder n’importe quelle cellule). La réponse immune dépend du statut immunologique du patient et du mode d’administration des bactériophages : la voie topique (cutanée par exemple) entrainerait une réponse immune plus importante que la voie orale ou pulmonaire. Le  « respiratory burst » lié à la stimulation des phagocytes du système respiratoire, serait relativement faible sous phagothérapie apportée par aérosol.

Les paramètres de l’immunité sont utilisés comme facteurs pronostics chez les patients traités par phagothérapie à Wroclaw en Pologne.

 

 

La purification des peptidases

 

Les Bactériophages en prophylaxie :

Les aliments préparés industriellement peuvent être infectés à Salmonelle, Shigelle, E. Coli, Staphylocoque, Listeria… En Russie, des cocktails de bactériophages sont à l’étude : pulvérisation sur des viandes ou poissons avant congélation ou mise sous vide, vaporisation dans des pièces ou sur des instruments. Les objectifs sont multiples : diminution du risque infectieux, diminution de l’impact écologique.

La FDA a donné son approbation en 2007 à Omnilytics* pour la commercialisation d’Agriphage : cocktails de phages utilisés en agriculture à titre préventif.

 

Le développement de bactéries gram négatif (SRB : sulfur-reducing-bacteria) dans les canalisations métalliques souillées par les eaux usées ou les réservoirs de pétrole est responsable de corrosion du fer par oxydation. Des bactériophages (E.Tvedoradze) sont à l’étude à l’Institut Eliava à visée préventive.

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Conférence « Bacteriophages and probiotics – alternatives to antibiotics », Tbilisi, Géorgie, 1-4 juillet 2012 (Partie 2)

Posté par Jérôme Larché le 7 août 2012

CR réalisé par les Drs Frédérique Carrié (Trésorière) et Sabine Walter (Secrétaire Générale) de PHAGESPOIRS

 

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Expérience de l’Institut Eliava (Dr Mzia Kutateladze) :

 

Un service ambulatoire avec consultations spécialisées en Urologie, Gynécologie, Maladies infectieuses et Pédiatrie est organisé. Les patients reçoivent, en fonction de la « virulence » de leur bactérie soit un cocktail de phages pré établi efficace sur une grande majorité de souches (par ex : intestiphage, pyophage), soit un bactériophage spécifique.  Si besoin, les patients sont hospitalisés à l’hôpital universitaire. A Tbilisi, les indications pour lesquelles une phagothérapie est retenue, sont :

-        infections des voies urinaires basses 30%

-        infection gynécologiques                  18%

-        infections chez l’enfant                      23%

-        autres infections                                 29%.

427 patients ont été pris en charge en 2011, dont 55 venant de l’étranger.

Parmi ces patients, 12 ont pu se déplacer pour recevoir leur traitement (USA, Canada et France).

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Conférence « Bacteriophages and probiotics – alternatives to antibiotics », Tbilisi, Géorgie, 1-4 juillet 2012 (Partie 3)

Posté par Jérôme Larché le 7 août 2012

CR réalisé par les Drs Frédérique Carrié (Trésorière) et Sabine Walter (Secrétaire Générale) de l’association PHAGESPOIRS

 

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   LES BACTERIOPHAGES

 

Les bactériophages anti – Pseudomonas aeruginosa :

 

Dr Martha Clokie, de l’Université de Leicester en Angleterre, et ses collaborateurs ont étudié l’intéraction des bactériophages anti-Pseudomonas aeruginosa géorgiens avec des souches de Pseudomonas aeruginosa présents chez des patients atteints de mucoviscidose en Angleterre. Ces bactériophages, que l’on retrouve dans les préparations géorgiennes Pyophage et Intestiphage, sont capables de détruire 98% de ces souches, même celles qui sont multi-résistantes aux antibiotiques. Les auteurs ont testé sur des cellules respiratoires ciliées la possibilité d’administrer les bactériophages par nébulisation (aérosol). Des études sont en cours sur un modèle de souris infectées de façon chronique sur le plan pulmonaire. Ce travail est le fruit d’une collaboration entre l’université de Leicester en Angleterre et l’Institut Eliava en Géorgie.

 

Christine Pourcel, de l’Université-Paris Sud, a isolé des bactériophages anti-Pseudomonas aeruginosa, à partir d’eaux usées de région parisienne et de Côte d’Ivoire. Il s’agit de 23 bactériophages dont l’analyse du génome a été réalisée et qui sont capables de lyser la plupart des souches de Pseudomonas aeruginosa provenant de patients français atteints de mucoviscidose.

 

Les bactériophages anti – Clostridium difficile :

 

Dr Martha Clokie, de l’Université de Leicester en Angleterre, explique que les infections à Clostridium difficile sont la cause principale de diarrhées infectieuses liées à la consommation d’antibiotiques.  L’équipe du Dr Clockie a isolé et étudié le génome de 42 bactériophages capables de lyser la plupart des souches de Clostridium difficile en Angleterre. L’équipe travaille sur un modèle animal (hamster) d’infection à Clostridium difficile. Les phages agissent aussi sur les spores de Clostridium difficile.

 

Les bactériophages anti – Staphylocoque :

 

Le staphylocoque doré est une cause majeure d’infection à germe résistant chez l’homme et l’animal. Dr Aidan Coffey travaille à l’institut de Technologie de Cork en Irlande sur le phage K anti staphylocoque : séquençage, clonage de son génome et découverte d’une endolysine nommée LysK. Après purification, cette enzyme permet d’après les études in vivo sur la souris et ex vivo d’éliminer des colonisations par cette bactérie en détruisant le « biofilm ». Aucun effet secondaire n’a été décelé chez l’animal.

 

Les bactériophages anti – E. Coli :

 

Le bactériophage T4 : Elizabeth Kutter, d’Evergreen College (Olympia, Etat de Washington, USA), évoque la présence dans la nature et dans le corps humain de nombreuses bactéries E. Coli, dont la plupart sont en phase stationnaire. Le bactériophage T4 est connu depuis longtemps pour infecter les bactéries E. Coli. Les auteurs montrent qu’il existe 2 modalités d’infection du bactériophage T4, selon qu’E. Coli est en phase stationnaire ou en phase active (rôle de facteurs environnementaux).

Elisabeth Kutter parle de la collaboration étroite entre Evergreen College aux USA et l’Institut Eliava en Géorgie, avec une équipe d’Evergreen qui vient se former tous les ans en Géorgie.

 

Une communication affichée est présentée conjointement par Maia Merabishvili (Institut Eliava) et Jean-Paul Pirney (Hôpital militaire Bruxelles) : les équipes ont isolé et sélectionné des bactériophages actifs sur l’E. Coli très agressif et multirésistant qui a tué une cinquantaine de patients en Allemagne en 2011.

 

 

Méningite à E. Coli :

 

Jérôme Gabard, PDG de Pherecydes Pharma (France), rapporte à l’occasion d’une communication affichée, l’efficacité d’un bactériophage lysant un E. Coli (provenant d’une méningite néo-natale fatale) chez des souris atteintes de sepsis sévère avec méningite, infectées par ce germe.

 

 

Bactériophages anti Bacillus anthracis :

 

Le Bacillus anthracis est une bactérie encapsulée très répandue dans la nature et responsable de l’anthrax (infection cutanée) qui atteint le plus souvent des animaux herbivores mais parfois l’homme. En cas de septicémie, le risque de décès est de 60%. Elle reste résistante  sous forme de spores pendant plusieurs années dans la terre. La décontamination nécessite l’utilisation de puissants agents chimiques toxiques pour l’environnement. D’autre part, ce germe peut être utilisé dans un but de bioterrorisme. Dr Les Baille de Cardiff (Royaume Uni) étudie l’action de bactériophages lytiques anti Bacillus anthracis dans une région de Turquie sur des squelettes d’animaux infectés…

 

Bactériophages anti Bacillus licheniformis :

 

Ce germe infecte les crevettes blanches en culture dans l’océan pacifique. Le traitement permet d’améliorer la survie de ces animaux, à l’encontre de ces infections ainsi que d’autres infections à d’autres germes (vibrio, virus…) !

 

 

Des bactériophages allemands contre des infections bactériennes mondiales !

 

Alexander Rakin et son équipe (Munich, Allemagne) ont montré que des bactériophages isolés dans plusieurs plans d’eau à Munich peuvent agir contre 65 bactéries très pathogènes provenant d’hôpitaux de Singapour : SARM (staphylocoque aureus résistant àla Méthicilline), Pseudomonas aeruginosa, Acinetobacter baumanii et Klebsiella pneumoniae multirésistants, E. Coli et Enterobacter cloacae résistants aux carbapénèmes et Enterococcus faecium résistant àla Vancomycine.Celatendrait à montrer qu’il y a une dispersion globale des bactériophages, capables de lyser des bactéries pathogènes localement (là où les phages sont trouvés), comme à des endroits plus éloignés.

A.Rakin rapporte 2 cas cliniques de patients qu’il a traité par phagothérapie : un patient atteint d’une infection ostéo-articulaire à Pseudomonas aeruginosa  multi-résistant et un patient infecté à Acinetobacter baumanii.

 

 

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Conférence « Bacteriophages and probiotics – alternatives to antibiotics », Tbilisi, Géorgie, 1-4 juillet 2012 (Partie 1)

Posté par Jérôme Larché le 7 août 2012

Cette conférence s’est tenue à l’Institut Eliava du Bactériophage, en l’honneur du 120ème anniversaire de la naissance de George Eliava.

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Introduction : Biographie de George Eliava, présentée par le Dr Nina Chanisvili

 

George Eliava est une des figures centrales de l’histoire de la phagothérapie.

Né en 1892 en Géorgie, il a débuté des études de Littérature à l’Université d’Odessa. Chassé de Russie en raison de ses idées révolutionnaires, il a étudiéla Microbiologieà l’Université de Lausanne. Puis, soutenu par sa famille, il a finalement pu rejoindre Moscou pour se consacrer àla Médecine. Ila été nommé responsable du laboratoire de Bactériologie de Tbilissi dès 1917.

Régulièrement, G. Eliava a pu se rendre à Paris pour travailler à l’Institut Pasteur avec des bactériologistes de renom tels que Charles Nicolle, Emile Roux, Calmette (qui inventa le BCG). C’est ainsi qu’il s’est formé auprès de Félix D’Herelle, initiateur dès 1919 dela phagothérapie. Ensemble, ils ont découvert les lysines des bactériophages. Il s’est aussi beaucoup consacré à l’enseignement de l’hygiène etla  Microbiologie.

En 1923, il a fondé l’Institut de Bactériologie de Tbilissi, actuel Institut Eliava, et en est devenu le directeur. Considéré comme un « ennemi du peuple », G. Eliava a été exécuté en 1937 ; sa mémoire a été réhabilitée en 1989.

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Article dans la revue « Techniques Hospitalières »

Posté par Jérôme Larché le 6 août 2012

Article dans la revue

L’article est disponible en entier, sur simple demande à phagespoirs@gmail.com

Amicalement

Dr Jérôme Larché

Président de PHAGESPOIRS

 

 

 

 

 

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Article sur PHAGESPOIRS dans le Nouvel Observateur

Posté par Jérôme Larché le 6 août 2012

 

 

Article sur PHAGESPOIRS dans le Nouvel Observateur dans Presse muco-phage-300x251

 

Un article récent paru dans la rubrique Santé du site internet du Nouvel Obs a rappelé récemment l’intérêt potentiel (mais aussi les limites actuelles) de l’utilisation thérapeutique de bactériophages chez les patients atteints de mucoviscidose. L’expérience d’Hervé Jacqueson, le travail et les enjeux défendus par PHAGESPOIRS, mais aussi la collaboration avec l’association Vaincre La Mucoviscisdose, y sont très bien rappelés. Vous pouvez y accéder directement en cliquant sur le lien suivant: http://pourquoi-docteur.nouvelobs.com/Des-virus-contre-la-mucoviscidose-1012.html

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Participation de PHAGESPOIRS à un congrès international sur les phages

Posté par Jérôme Larché le 15 juillet 2012

Participation de PHAGESPOIRS à un congrès international sur les phages dans Congrès et manifestations scientifiques VoM-300x114

 

L’équipe de PHAGESPOIRS aura l’occasion de présenter un poster suite à un travail collaboratif avec l’Institut de Génétique et de Microbiologie et plusieurs équipes internationales (françaises, coréenne, hongroise et roumaine).

Nous particperons également à une table ronde sur les freins actuels du cadre réglementaire, quant à l’utilisation des bactériophages en thérapeutique humaine.

Un compte rendu de ce congrès sera disponible sur le blog, mais aussi sur notre page Facebook et sur mon compte Twitter.

A très vite pour d’autres nouvelles…

Associativement vôtre

Dr Jérôme Larché

Président de PHAGESPOIRS

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