Conférence « Bacteriophages and probiotics – alternatives to antibiotics », Tbilisi, Géorgie,1-4 juillet 2012 (Partie 4)

Posté par Jérôme Larché le 7 août 2012

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Réflexions sur la phagothérapie de demain :

 

La communication affichée est présentée par Evelien, infirmière travaillant dans l’équipe belge de D. De Vos et JP Pirnay. Les auteurs évoquent 2 approches possibles dans la phagothérapie : celle où le patient pourrait être traité par des bactériophages sélectionnés pour sa bactérie, des phages sur-mesure, et d’autre part celle où des phages « prêt- à-porter » seraient utilisés (cocktail de phages).

 

La réponse du système immunitaire aux bactériophages :

 

Jan Borysowski est un scientifique polonais qui travaille en collaboration avec Andrezej Gorski (Varsovie et Wroclaw, Pologne). Les bactériophages stimulent le système immunitaire : production d’anticorps anti-phage, de cytokines, prolifération de cellules T et B, stimulation de la phagocytose et du « respiratory burst » (libération de molécules d’oxygène capables d’oxyder n’importe quelle cellule). La réponse immune dépend du statut immunologique du patient et du mode d’administration des bactériophages : la voie topique (cutanée par exemple) entrainerait une réponse immune plus importante que la voie orale ou pulmonaire. Le  « respiratory burst » lié à la stimulation des phagocytes du système respiratoire, serait relativement faible sous phagothérapie apportée par aérosol.

Les paramètres de l’immunité sont utilisés comme facteurs pronostics chez les patients traités par phagothérapie à Wroclaw en Pologne.

 

 

La purification des peptidases

 

Les Bactériophages en prophylaxie :

Les aliments préparés industriellement peuvent être infectés à Salmonelle, Shigelle, E. Coli, Staphylocoque, Listeria… En Russie, des cocktails de bactériophages sont à l’étude : pulvérisation sur des viandes ou poissons avant congélation ou mise sous vide, vaporisation dans des pièces ou sur des instruments. Les objectifs sont multiples : diminution du risque infectieux, diminution de l’impact écologique.

La FDA a donné son approbation en 2007 à Omnilytics* pour la commercialisation d’Agriphage : cocktails de phages utilisés en agriculture à titre préventif.

 

Le développement de bactéries gram négatif (SRB : sulfur-reducing-bacteria) dans les canalisations métalliques souillées par les eaux usées ou les réservoirs de pétrole est responsable de corrosion du fer par oxydation. Des bactériophages (E.Tvedoradze) sont à l’étude à l’Institut Eliava à visée préventive.

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Conférence « Bacteriophages and probiotics – alternatives to antibiotics », Tbilisi, Géorgie, 1-4 juillet 2012 (Partie 2)

Posté par Jérôme Larché le 7 août 2012

CR réalisé par les Drs Frédérique Carrié (Trésorière) et Sabine Walter (Secrétaire Générale) de PHAGESPOIRS

 

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Expérience de l’Institut Eliava (Dr Mzia Kutateladze) :

 

Un service ambulatoire avec consultations spécialisées en Urologie, Gynécologie, Maladies infectieuses et Pédiatrie est organisé. Les patients reçoivent, en fonction de la « virulence » de leur bactérie soit un cocktail de phages pré établi efficace sur une grande majorité de souches (par ex : intestiphage, pyophage), soit un bactériophage spécifique.  Si besoin, les patients sont hospitalisés à l’hôpital universitaire. A Tbilisi, les indications pour lesquelles une phagothérapie est retenue, sont :

-        infections des voies urinaires basses 30%

-        infection gynécologiques                  18%

-        infections chez l’enfant                      23%

-        autres infections                                 29%.

427 patients ont été pris en charge en 2011, dont 55 venant de l’étranger.

Parmi ces patients, 12 ont pu se déplacer pour recevoir leur traitement (USA, Canada et France).

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Conférence « Bacteriophages and probiotics – alternatives to antibiotics », Tbilisi, Géorgie, 1-4 juillet 2012 (Partie 3)

Posté par Jérôme Larché le 7 août 2012

CR réalisé par les Drs Frédérique Carrié (Trésorière) et Sabine Walter (Secrétaire Générale) de l’association PHAGESPOIRS

 

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   LES BACTERIOPHAGES

 

Les bactériophages anti – Pseudomonas aeruginosa :

 

Dr Martha Clokie, de l’Université de Leicester en Angleterre, et ses collaborateurs ont étudié l’intéraction des bactériophages anti-Pseudomonas aeruginosa géorgiens avec des souches de Pseudomonas aeruginosa présents chez des patients atteints de mucoviscidose en Angleterre. Ces bactériophages, que l’on retrouve dans les préparations géorgiennes Pyophage et Intestiphage, sont capables de détruire 98% de ces souches, même celles qui sont multi-résistantes aux antibiotiques. Les auteurs ont testé sur des cellules respiratoires ciliées la possibilité d’administrer les bactériophages par nébulisation (aérosol). Des études sont en cours sur un modèle de souris infectées de façon chronique sur le plan pulmonaire. Ce travail est le fruit d’une collaboration entre l’université de Leicester en Angleterre et l’Institut Eliava en Géorgie.

 

Christine Pourcel, de l’Université-Paris Sud, a isolé des bactériophages anti-Pseudomonas aeruginosa, à partir d’eaux usées de région parisienne et de Côte d’Ivoire. Il s’agit de 23 bactériophages dont l’analyse du génome a été réalisée et qui sont capables de lyser la plupart des souches de Pseudomonas aeruginosa provenant de patients français atteints de mucoviscidose.

 

Les bactériophages anti – Clostridium difficile :

 

Dr Martha Clokie, de l’Université de Leicester en Angleterre, explique que les infections à Clostridium difficile sont la cause principale de diarrhées infectieuses liées à la consommation d’antibiotiques.  L’équipe du Dr Clockie a isolé et étudié le génome de 42 bactériophages capables de lyser la plupart des souches de Clostridium difficile en Angleterre. L’équipe travaille sur un modèle animal (hamster) d’infection à Clostridium difficile. Les phages agissent aussi sur les spores de Clostridium difficile.

 

Les bactériophages anti – Staphylocoque :

 

Le staphylocoque doré est une cause majeure d’infection à germe résistant chez l’homme et l’animal. Dr Aidan Coffey travaille à l’institut de Technologie de Cork en Irlande sur le phage K anti staphylocoque : séquençage, clonage de son génome et découverte d’une endolysine nommée LysK. Après purification, cette enzyme permet d’après les études in vivo sur la souris et ex vivo d’éliminer des colonisations par cette bactérie en détruisant le « biofilm ». Aucun effet secondaire n’a été décelé chez l’animal.

 

Les bactériophages anti – E. Coli :

 

Le bactériophage T4 : Elizabeth Kutter, d’Evergreen College (Olympia, Etat de Washington, USA), évoque la présence dans la nature et dans le corps humain de nombreuses bactéries E. Coli, dont la plupart sont en phase stationnaire. Le bactériophage T4 est connu depuis longtemps pour infecter les bactéries E. Coli. Les auteurs montrent qu’il existe 2 modalités d’infection du bactériophage T4, selon qu’E. Coli est en phase stationnaire ou en phase active (rôle de facteurs environnementaux).

Elisabeth Kutter parle de la collaboration étroite entre Evergreen College aux USA et l’Institut Eliava en Géorgie, avec une équipe d’Evergreen qui vient se former tous les ans en Géorgie.

 

Une communication affichée est présentée conjointement par Maia Merabishvili (Institut Eliava) et Jean-Paul Pirney (Hôpital militaire Bruxelles) : les équipes ont isolé et sélectionné des bactériophages actifs sur l’E. Coli très agressif et multirésistant qui a tué une cinquantaine de patients en Allemagne en 2011.

 

 

Méningite à E. Coli :

 

Jérôme Gabard, PDG de Pherecydes Pharma (France), rapporte à l’occasion d’une communication affichée, l’efficacité d’un bactériophage lysant un E. Coli (provenant d’une méningite néo-natale fatale) chez des souris atteintes de sepsis sévère avec méningite, infectées par ce germe.

 

 

Bactériophages anti Bacillus anthracis :

 

Le Bacillus anthracis est une bactérie encapsulée très répandue dans la nature et responsable de l’anthrax (infection cutanée) qui atteint le plus souvent des animaux herbivores mais parfois l’homme. En cas de septicémie, le risque de décès est de 60%. Elle reste résistante  sous forme de spores pendant plusieurs années dans la terre. La décontamination nécessite l’utilisation de puissants agents chimiques toxiques pour l’environnement. D’autre part, ce germe peut être utilisé dans un but de bioterrorisme. Dr Les Baille de Cardiff (Royaume Uni) étudie l’action de bactériophages lytiques anti Bacillus anthracis dans une région de Turquie sur des squelettes d’animaux infectés…

 

Bactériophages anti Bacillus licheniformis :

 

Ce germe infecte les crevettes blanches en culture dans l’océan pacifique. Le traitement permet d’améliorer la survie de ces animaux, à l’encontre de ces infections ainsi que d’autres infections à d’autres germes (vibrio, virus…) !

 

 

Des bactériophages allemands contre des infections bactériennes mondiales !

 

Alexander Rakin et son équipe (Munich, Allemagne) ont montré que des bactériophages isolés dans plusieurs plans d’eau à Munich peuvent agir contre 65 bactéries très pathogènes provenant d’hôpitaux de Singapour : SARM (staphylocoque aureus résistant àla Méthicilline), Pseudomonas aeruginosa, Acinetobacter baumanii et Klebsiella pneumoniae multirésistants, E. Coli et Enterobacter cloacae résistants aux carbapénèmes et Enterococcus faecium résistant àla Vancomycine.Celatendrait à montrer qu’il y a une dispersion globale des bactériophages, capables de lyser des bactéries pathogènes localement (là où les phages sont trouvés), comme à des endroits plus éloignés.

A.Rakin rapporte 2 cas cliniques de patients qu’il a traité par phagothérapie : un patient atteint d’une infection ostéo-articulaire à Pseudomonas aeruginosa  multi-résistant et un patient infecté à Acinetobacter baumanii.

 

 

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Conférence « Bacteriophages and probiotics – alternatives to antibiotics », Tbilisi, Géorgie, 1-4 juillet 2012 (Partie 1)

Posté par Jérôme Larché le 7 août 2012

Cette conférence s’est tenue à l’Institut Eliava du Bactériophage, en l’honneur du 120ème anniversaire de la naissance de George Eliava.

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Introduction : Biographie de George Eliava, présentée par le Dr Nina Chanisvili

 

George Eliava est une des figures centrales de l’histoire de la phagothérapie.

Né en 1892 en Géorgie, il a débuté des études de Littérature à l’Université d’Odessa. Chassé de Russie en raison de ses idées révolutionnaires, il a étudiéla Microbiologieà l’Université de Lausanne. Puis, soutenu par sa famille, il a finalement pu rejoindre Moscou pour se consacrer àla Médecine. Ila été nommé responsable du laboratoire de Bactériologie de Tbilissi dès 1917.

Régulièrement, G. Eliava a pu se rendre à Paris pour travailler à l’Institut Pasteur avec des bactériologistes de renom tels que Charles Nicolle, Emile Roux, Calmette (qui inventa le BCG). C’est ainsi qu’il s’est formé auprès de Félix D’Herelle, initiateur dès 1919 dela phagothérapie. Ensemble, ils ont découvert les lysines des bactériophages. Il s’est aussi beaucoup consacré à l’enseignement de l’hygiène etla  Microbiologie.

En 1923, il a fondé l’Institut de Bactériologie de Tbilissi, actuel Institut Eliava, et en est devenu le directeur. Considéré comme un « ennemi du peuple », G. Eliava a été exécuté en 1937 ; sa mémoire a été réhabilitée en 1989.

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Article dans la revue « Techniques Hospitalières »

Posté par Jérôme Larché le 6 août 2012

Article dans la revue

L’article est disponible en entier, sur simple demande à phagespoirs@gmail.com

Amicalement

Dr Jérôme Larché

Président de PHAGESPOIRS

 

 

 

 

 

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Article sur PHAGESPOIRS dans le Nouvel Observateur

Posté par Jérôme Larché le 6 août 2012

 

 

Article sur PHAGESPOIRS dans le Nouvel Observateur dans Presse muco-phage-300x251

 

Un article récent paru dans la rubrique Santé du site internet du Nouvel Obs a rappelé récemment l’intérêt potentiel (mais aussi les limites actuelles) de l’utilisation thérapeutique de bactériophages chez les patients atteints de mucoviscidose. L’expérience d’Hervé Jacqueson, le travail et les enjeux défendus par PHAGESPOIRS, mais aussi la collaboration avec l’association Vaincre La Mucoviscisdose, y sont très bien rappelés. Vous pouvez y accéder directement en cliquant sur le lien suivant: http://pourquoi-docteur.nouvelobs.com/Des-virus-contre-la-mucoviscidose-1012.html

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